La commémoration s'est déroulée devant une assemblée d'élus, parmi lesquels avaient pris place la conseillère régionale Evelyne Isinger et le conseiller départemental Paul Heintz, les autorités civiles, militaires et religieuses, les associations d'anciens combattants et leurs porte-drapeaux, les sapeurs-pompiers sous le commandement du lieutenant Kaetzel, les JSP sous l'autorité du capitaine Stéphane Meyer, et les harmonies de Wissembourg et de Soultz-sous-Forêts sous la direction de Jean-Yves Bender.

La cérémonie a été placée sous le commandement du capitaine Axel Gilliot, représentant le 2e escadron du 2e régiment de Hussards.

(photos de Sébastien Frank et Marc Schoebel)

Après l'interprétation d'une une marche militaire par les Harmonies, le Maire a lu le message de la Secrétaire d'Etat auprès de la Ministre de la Défense, un message qui a évoqué avec force la victoire du 8 mai 1945 et la campagne victorieuse de 1944, des plages de Normandie jusqu'à la flèche de la cathédrale de Strasbourg.

Trois gerbes ont ensuite été déposées devant le monument aux morts : par les élus, par la gendarmerie, et par le Souvenir Français.

Cette séquence s'est poursuivie par la sonnerie aux morts et une vibrante Marseillaise.

Avant que le Maire reprenne la parole, les autorités ont salué les porte-drapeaux et les représentants des anciens combattants.

Le discours du Maire a été suivi de l'Hymne Européen et, en clôture, tout le monde s'est retrouvé à La Saline autour du verre de l'amitié.

Dans son discours, le Maire est revenu sur les événements qui ont été à la source de cette guerre de 39-45, de ce 2e cataclysme mondial en moins de 30 ans, à peine 20 ans après la signature du traité de Versailles.

Il a d'abord souligné que ce traité, qui devait pérenniser la paix, s'est inscrit dans une Europe exsangue, où, notamment, la France, ruinée, a voulu se reconstruire en faisant supporter à l'Allemagne des dommages de guerre excessifs. Un positionnement qui a entraiîné désastre économique et rancoeur, et fait le lit du nationalisme en Allemagne. 

Il a ensuite rappelé que d'autres traités, notamment le traité du Trianon qui a redessiné la carte de l'Europe centrale et orientale après le démantèlement de l'empire Austro-Hongrois, ont également entraîné frustration et montée du nationalisme, notamment en Hongrie.

Enfin il a souligné la faiblesse de la Société de Nations, créée à l'issue de la première guerre mondiale pour règler les conflits sur tapis vert, et qui n'a pas été à la hauteur face à la surenchère des dictatures et des nationalismes.

Sans compter qu'il y a eu, en plus, la crise économique de 1929 et la guerre d'Espagne. Un conflit au cours duquel  les démocraties ont aussi fait preuve de faiblesse.

Tout cela ne pouvait que déboucher sur un nouveau conflit mondial.

Les ressorts du nationalisme et du populisme sont immuables : recherches de solutions simplistes face à la précarité économique, repli national, recherche de boucs émissaires, hier le juif, aujourd'hui le migrant, et surenchères pour affaiblir les organismes de gouvernance internationaux.

La situation d’aujourd'hui n’est pas vraiment comparable aux conditions de l’entre-deux-guerres. Mais il faut bien constater un nouveau déferlement nationaliste et populiste en Europe. Jusqu’à être au pouvoir en Italie, en Hongrie, en Autriche, en Finlande,...

Et pourtant comment peut-on imaginer pouvoir se replier sur les Etats en Europe, alors que les Etats-Continent comme la Chine ou l'Inde, ou les grandes puissances comme les Etats-Unis ou la Russie, pèsent de tout leur poids dans l'évolution du monde ? 

Il faut l'affirmer avec force et détermination : notre avenir réside dans une Europe forte et cohérente ! Il n'y a pas d'alternative ! Mais pour que l'Europe puisse faire face à ce défi, il faut qu'elle se refonde et qu'elle retrouve l'adhésion des peuples. 

Il faut que tout le monde, individuellement et collectivement, en soit conscient et y contribue ! 

Et le Maire de conclure « mais je suis confiant, nous y arriverons » ! 

Vive la République, Vive la France, Vive l'Europe !