Le maire a d’abord chaleureusement remercié toutes les personnes présentes. Une foule impressionnante, jamais vu ces dernières années, s’était rendu au monument aux morts pour commémorer le centenaire de l’armistice de 1918 qui a mis fin à la première mondiale.

Une foule impressionnante

Il a salué les élus et les représentants des autorités civiles, militaires et religieuses, avant de se tourner vers les sapeurs-pompiers et les JSP pour souligner leur fidélité a ces commémorations, vers les harmonies de Wissembourg et Soultz-sous-Forêts dont les prestations donnent un éclat tout particulier à ces manifestations, vers les enfants des écoles et leurs enseignants dont la présence est un vecteur incontournable de la transmission du devoir de mémoire, vers les associations d’anciens combattants qui ont vécu les conflits dans leur chair ainsi que vers le Souvenir Français, et, évidemment, vers le piquet d’honneur du 2e escadron du 2e régiments de Hussards.

Une guerre totale

Il est ensuite revenu sur l’armistice de 1918 qui signait la fin d’un effroyable conflit, une guerre totale qui a fait 10 millions de morts militaires et 9 millions de morts civiles, qui s’est nourrie du choc des impérialismes et des nationalismes, et qui a mis en œuvre une multitude de nouvelles armes, que ce soit sur terre avec les tanks, sur mer avec les sous-marins, dans les airs avec les combats aériens, sans compter les terribles gaz dans les tranchés.

L’Alsace au cœur de la guerre

Au cœur de cette guerre, l’Alsace sera un territoire écartelé et déchiré. Ecartelé entre les alsaciens qui ont opté pour la nationalité française en 1870 et ceux qui sont restés au pays et qui sont devenus allemand. Après 43 ans d’appartenance à l’Allemagne ces derniers, et surtout les générations qui naîtront après 1870, se sentiront dans leur immense majorité allemands au moment du déclenchement du conflit. Déchiré car très rapidement le Reich va se méfier des alsaciens, instaurer la dictature militaire, et envoyer les soldats alsaciens sur le front de l’est,… déjà. Ainsi la population va progressivement basculer, et regarder du côté français … jusqu’à « l’éblouissement français » en 1918. Avant de connaître la désillusion : les expulsions et surtout l’incompréhension de la France vis-à-vis des spécificités alsaciennes, le début du malaise alsacien ? Déchiré, aussi, du côté français, où, au cours du conflit, des alsaciens comme Albert Schweitzer vont subir la méfiance, de la France cette fois-ci, jusqu’à être internés.

Et à Soultz…

Soultz va devoir attendre le 22 novembre pour voir les premiers soldats français et le 25 pour accueillir le gros de la troupe. Tout au long du conflit la localité, notamment à travers la gare, va vivre au rythme des différents événements de la guerre. En 1914, avec les trains de soldats venant d’Allemagne « Nach Paris ». Pendant la guerre, où des prisonniers polonais ou russes vont être stationnés à Soultz. En 1918 où des marins de Kiel, drapeau rouge en tête, vont rester pendant une heure à Soultz avant de repartir et de créer un conseil de soldats à Haguenau. Et pendant toutes ces quatre années de guerre où la longue litanie des morts aux combats va rythmer le quotidien comme le rappelle Jean-Laurent Vonau et Jean-Claude Streicher dans leurs écrits.

La Der des Der ?

Cette guerre devait être la der des der. Il n’en sera rien ! Les traités qui vont succéder à l’armistice contiendront le ferment de nouvelles flambées nationalistes. La SDN, Sociétés des Nations, privée du soutien américain, sera incapable de jouer son rôle. La deuxième guerre mondiale sera au bout du chemin !

Le nouveau défi européen

Cela fait maintenant plus de 70 ans que nous connaissons la paix. Une paix construite, brique par brique, sur l’édifice européen. Or aujourd’hui les nationalismes retrouvent de la vigueur dans nombre pays d’Europe, jusqu’à arriver au pouvoir. Nous sommes à la croisée des chemins. Un nouveau défi est devant nous, des échéances vont arriver ! Serons-nous capable d’y faire face ?  Oui, il faut que l’Europe retrouve l’adhésion populaire, qu’elle remette l’humain au cœur de son projet, qu’elle permette à chacune et à chacun d’entre-nous de se l’approprier, qu’elle ne laisse personne au bord du chemin. Il en va de la stabilité de notre continent !

Vive l’Europe, vive la République, vive la France !


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