La journée a commencé dès 9 heures 30, à la caserne des pompiers, où les JSP - jeunes sapeurs-pompiers - se sont vu remettre les insignes de passation des niveaux de formation.

A 10 heures 15, le Président de la communauté juive, Guy Heumann, et le Maire, Pierre Mammosser, ont accueilli près d'une centaine de personnes à la synagogue pour une cérémonie républicaine et religieuse, Etaient notamment présents le vice-président du consistoire du Bas-Rhin, le commandant de la compagnie de gendarmerie Richard, le lieutenant Marfing, chef de l'unité territoriale des sapeurs pompiers, et de nombreux élus. Cest le Rabbin Heymann qui a présidé la cérémonie. Il en a profité pour délivrer un message particulièrement fort : "ce qui nous réunit est plus fort que ce qui nous sépare. Œuvrer à effacer les divisions, c’est cela l’héroïsme du temps de paix. Les peuples finiront par reconnaître qu’ils sont composés de la même matière : l’humanité. De grâce, essayons de tout faire pour ne pas retarder ce moment tant espéré". Isaac Ouaknine, ministre officiant à la grande synagogue de Strasbourg, a donné tout son éclat à ce moment de recueillement.

La troisième partie de la matinée s'est déroulée à partir de 11 heures 15 devant le monument aux morts. Auparavant une colonne motorisée de véhicules des sapeurs-pompiers avait défilé devant les officiels sur le chemin entre la synagogue et le monument aux morts. Cette troisième partie de la commémoration a réuni plus de 200 personnes, une assistance à laquelle s'étaient joints la conseillère régionale Evelyne Isinger et l'attaché parlementaire Christian Klipfel. Là aussi, ce fut un moment d'intense émotion partagé par les représentants des organisations patriotiques, les représentants des autorités civiles, religieuses et militaires, le piquet d'honneur du 2e régiment de hussards, les sapeurs-pompiers et les JSP, et animé par les enfants de l'école élémentaire et leurs enseignants, ainsi que par la musique municipale.

En conclusion, et avant de partager le verre de l'amitié à La Saline, le Maire a évoqué quelques événements de 1916 : la terrible bataille de Verdun sur le plan militaire, et l'intensification de la dictature militaire en Alsace-Moselle. Il a souligné que la population alsacienne s'est alors tournée, de plus en plus, vers la France. Une France qui, malheureusement, n'a pas toujours été à la hauteur des espoirs en 1918. L'Alsace, constamment déchirée entre deux nations, connaît plus que toute autre région le prix de la guerre et les drames qu'elle entraîne  : 1870, 1914-1918, 1939-1945... A la sortie de la deuxième guerre mondiale la ville de Strasbourg a été choisie comme un des symboles de l'Europe de la paix. Cette Europe, aujourd'hui en difficulté, doit remettre l'homme au coeur de son projet : l'économie au service de l'homme et non l'inverse ! À l’heure où le Royaume-Uni a choisi de la quitter, à l’heure où la première puissance mondiale a choisi de se replier sur ses peurs, notre mission est de faire perdurer ce modèle d’union, au service de l'homme, la fraternité et l’espoir sont à ce prix.


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